Concept général

Le concept peut être discuté bien évidemment mais seulement en intégrant le vivant.
On ne peut plus parler du vivant sans intégrer le vivant tel qu’il est.
Car ce n’est qu’à partir de ces observations in vivo que l’on peut y penser le vivant et non l’inverse, c’est-à-dire des observations in vitro transférées in vivo par simple hypothèse.

Pendant plus de 20 ans, à travers 7 films et 3 livres, j’ai essayé de montrer le comportement de la matière dont sont constitués les humains. Je l’ai fait un peu différemment de ce qu’il s’était fait auparavant car je l’ai étudiée chez l’humain vivant et cela lors d’interventions chirurgicales. Cette exploration a été servie par l’apparition de nouvelles technologies comme les caméra Haute Définition, imagerie numérique, logiciels de montage mais elle demeure facilement réalisable par tout chirurgien, accessible à tout observateur et donc aisément vérifiable.

Différents films furent produits pour montrer et tenter d’expliquer que la peau n’est pas une simple moquette, le muscle n’est pas que cellules contractiles, que les tendons qui ne sont pas que des cordes mal vascularisées, mais aussi que le système de glissement qui n’est pas que espaces virtuels et enfin que les cellules ne remplissent pas tout le corps.
En effet, et en tant que chirurgien connaissant bien l’anatomie, j’ai pu constater que certaines affirmations dans l’enseignement de l’anatomie transmises de génération en génération sont sinon fausses mais certainement incomplètes.

Après avoir montré le spectacle du vivant humain par films, photos, articles et livres, il était temps de prendre un peu plus de hauteur et d’élargir de terrain de la réflexion en tentant d’intégrer ces observations dans le champ des autres disciplines. En effet depuis au moins 40 ans, les choses ont changé, des portes se sont entre-ouvertes au sein même de domaines comme les mathématiques, la physique, la cosmologie, la météorologie, les statistiques, les systèmes financiers etc, engageant un dialogue avec la nature plutôt qu’une tentative de la maitriser et de la décliner sous l’empreinte de l’anthropocentrisme.

Moi-même, pendant cette période de pratique de la chirurgie, j’ai développé l’esprit critique qui m’a permis d’étudier les sujets dont je m’apprête à parler et ces nouvelles connaissances scientifiques acquises par la lecture se sont imposées progressivement mêlant curiosité, découvertes et troubles dans mes certitudes.
Tout d’abord, je fus surpris de découvrir que les choses étaient bien plus complexes que je ne l’avais prévu et que beaucoup de chercheurs dans le monde avaient proposé déjà des concepts applicables à la matière vivante telle que je la voyais.
On a une idée souvent assez simpliste du corps, on le voit fait d’organes assurant des fonctions reliées les uns aux autres par un tissu conjonctif et des cellules partout remplissant au maximum l’espace et assurant tous les rôles.
Ce type d’enseignement considérant le corps en pièces détachées reliées par un tissu de remplissage permet d’appréhender mécaniquement son propre corps comme une machine bien faite avec des entrées et des sorties.
Mais j’ai peur que tout cela soit un peu sommaire. Cette anatomie décrite par Vésale et nos ainés sur laquelle on s’est construit, doit cependant être reconsidérée à l’aune de la science actuelle.