En fait, le terme « Fascia » est assez peu utilisé en anatomie et en chirurgie universitaire. Mais il est utilisé largement dans le monde vectorisé par des disciplines médicales et paramédicales utilisant la thérapie manuelle.

Je ne parle donc que très rarement de fascia, car restant fidèle à l’observation endoscopique intratissulaire, je préfère parler d’architecture fibrillaire continue responsable de la forme.
La difficulté est d’ordre sémantique et en plus dans une diversité culturelle très large. De quoi parle t’on au patient quand on dit la phrase : « Je vais vous traiter le fascia. » ?
Comme je l’ai déjà dit, le terme fascia est peu évocateur pour un médecin et d’entendre que celui-ci serait à la base de pathologies le dérange car il ne peut le définir anatomiquement. Et donc, par conséquence, il ne prend pas la fasciathérapie ou l’ostéopathie au sérieux. Sans crier au scandale, il est compréhensible qu’un médecin veuille se référer à une structure parfaitement décrite de façon à l’intégrer dans sa vision du schéma corporel et sa procédure thérapeutique. Tant que cela ne sera pas fait, il sera difficile de rapprocher ces deux types de thérapie.

D’autant plus que les ostéopathes, fasciathérapeutes peinent à glisser la notion de fascia dans l’intégralité de l’anatomie traditionnelle. Ils ont beau essayer toutes les ruses sémantiques, cela reste délicat. En même temps, le veulent-ils vraiment ? Le terme fascia imprécis, mal défini, n’entretient-il pas cette aura un peu mystérieuse, un peu magique qui permet d’avoir un impact thérapeutique sur des pathologies à fort substratum inorganique, irrationnel ?

Alors que si on adopte cette nouvelle façon de voir l’anatomie globalisante grâce aux observations de la micro-anatomie endoscopique, le médecin qui a appris l’anatomie avec sa physiopathologie va trouver cet vision globale architecturante fibrillaire structurante et innovante.
L’ostéopathe ou fasciathérapeute de son côté va comprendre par quels mécanismes son action est efficace. Un dialogue constructif pourrait alors s‘ébaucher.
J’ai tenté de le faire dans mon livre « Architectures of the Living Human fascia » et mon film « Homofasciaticus ».

Le temps en fera peut-être son affaire…